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| photo : Jean-Matthieu Gautier |
Ce mardi soir, c'est devant un théâtre Chateaubriand plein qu'a été joué la pièce Pierre et Mohamed. Extrait du mot d'accueil prononcé par le P. Olivier.
C’est avec un groupe de chrétiens (Agnès, Laurence,
Pierre-Gilles et Michel) que nous avons entrepris d’accueillir la pièce que
vous allez voir Pierre et Mohamed.
Lorsque ces paroissiens
m’ont fait cette proposition, il y a de nombreux mois, j’ai tout de suite
accepté. Pour deux raisons principales…
D’abord, j’avais appris à connaître Mgr Pierre
Claverie, évêque d’Oran, après son assassinat le 1er aout 1996 avec
son chauffeur Mohamed Bouchikhi, un jeune Algérien musulman de 21 ans, à peine
trois mois après celui des Moines de Thibirine, par une vidéo du Jour du
Seigneur et en lisant certains de ces textes. Je pense en particulier à
l’homélie dite de Prouihle, berceau de l’Ordre dominicain,
prononcée par lui le 23 juin 1996, soit quelques jours avant sa mort. Un texte
d’une force inouïe dont vous entendrez un extrait dans le spectacle. Lui le
natif d’Algérie, qui par le scoutisme en particulier, fut frère dominicain et a
été ordonné évêque en 1981 pour le diocèse d’Oran, fin connaisseur de l’Islam
et passionné du dialogue en vérité, a des paroles de feu qui résonne avec force
et actualité à nos oreilles.
Ensuite,
j’ai eu la chance de voir cette pièce à Rennes l’année dernière. La qualité du
texte, écrit par le fr. dominicain Adrien Candiard à partir de textes de Pierre
Claverie lui-même, et de l’interprétation de Jean-Baptiste Germain, accompagné
sur scène par la musique de Francesco Agnello avec son drôle d’instrument m’ont
instantanément convaincu.
Il faudrait aujourd’hui sûrement en ajouter une
troisième qui n’a fait que s’accentuer ces derniers mois : l’actualité. La
présence d’un Islam radicalisé qui se manifeste partout hors et dans nos
frontières ne peut que nous interroger.
